Le rock ne compte pas ses morts, il relève les blessés. Animal Triste est l’un d’eux, rescapé d’une guerre abrasive de basse intensité, comme si les larsens faisaient figure de derniers Mohicans. Reste l’énergie, l’envie – en vie.
Dans ce nouvel album, « Night of the loving dead », enregistré dans la pampa normande, on retrouve les références chères au groupe, Nick Cave, Sixteen Horsepower ou The Black Angels, et surtout la collaboration spontanée de Peter Hayes (Black Rebel Motorcycle Club), venu prêter ses guitares nocturnes.
Animal Triste certes, on comprend à l’écoute « Night of the Loving Dead » que l’époque n’est pas au rose-bonbon, mais la joie noire du rock perce la brume, à coups de voix et de sons organiques, trempés dans l’acide ou lancinants, toujours sur le fil. Du vintage d’aujourd’hui, sûr que l’idée de combustion explosera sur scène. On y sera – pourvu que ça brûle.
Caryl Ferey